vendredi 22 février 2013

vendredi 22



23/2/13
 
Aujourd’hui, je suis en centre ville de Caen.
Une camionnette blanche traverse le trottoir, plutôt vite, devant mes yeux, pour pénétrer dans une cour d’immeuble.
Je m’arrête, interloquée.
Est-ce-que je rêve? Ai-je bien lu ? Vu ? Mon cerveau me dit : « 60420 FERRIERES »
C’est une sensation forte, lumineuse, je vois dans ma tête le message en rouge flash étincelant clignotant sur fond noir.
Je me retourne, je lis cette fois pour de bon  l’adresse peinte en rouge sur la camionnette, qui n’a pas encore disparu dans la cour.
Je n’ai pas rêvé.
L’espace d’un instant, un grand tourbillon flou. Où suis-je ? Je croyais être à Caen. Mais je me trompais, je suis retournée là-bas ?
Car cette suite de chiffres (le code postal) et le nom de la commune ne me sont pas étrangers. Loin s’en faut… les trois-quarts de mes ancêtres sont originaires du canton concerné, voire de la commune !
La seconde suivante, toutes les choses regagnent sagement leur place.
Le cerveau réfléchit.
Pourquoi n’y aurait-il pas à Caen, une entreprise en provenance d’une autre région, et pour une fois, de Picardie ?
D’accord. Une entreprise qui vient d’ailleurs, c’est une chose parfaitement ordinaire. De Picardie, lorsqu’on se trouve en Normandie, ce n’est pas fréquent, soit.
Que ce véhicule passe devant moi  au bon moment et au bon endroit est un fait encore plus rare. On frôle l’extraordinaire. Une coïncidence étonnante et amusante.
On pourra simplement dire que cet événement n’avait qu’une probabilité bien faible de se produire.
Ce qui me frappe cependant davantage, c’est ceci : sans une quelconque intention de lire ce qui était écrit sur la camionnette, d’autant que celle-ci était en mouvement et son passage parfaitement imprévu, mes yeux et mon cerveau ont enregistré sans erreur le message écrit en une fraction de seconde, pour le corréler sans délai à la case correspondante hautement chargée d’émotion.
Je n’ai pas eu besoin de lire pour savoir.
Cette expérience sympathique me laisse toutefois songeuse.
Que fait mon cerveau de tout ce qui passe devant mes yeux et que je ne vois pas ?
Ou plus exactement, que je crois ne pas voir ?
Ne trouvant pas de case correspondante, élimine-t-il le message sans tarder ?
Ou le stocke-t-il quelque part, pour plus tard ?

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