19/2/13
La journée avait mal commencé : je l’avais mise à
l’envers.
Par exemple, à six heures et demie, il était midi et demie.
Ou minuit et demi, au choix.
N’importe quoi.
L’obligeant à se remettre à l’endroit, avec un grand
« Zut » elle a pris son envol.
Puis un gros « Ploc ! ». Plaquée au
sol !
Désemparée, je contemple l’objet, bracelet et cadran désunis
à jamais.
Elle est gonflée, celle-là. Aucune reconnaissance.
J’avais fait l’an dernier « bracelet neuf ».
Et le mois dernier, « pile neuve ».
Soupirs.
Comme je ne supporte pas de ne pas avoir l’heure à portée de
poignet, j’inspecte à la hâte mes tiroirs à vieilles choses. Je découvre deux
montres dans le même état, bracelet cassé, écran obscur, bien sûr. Épaves dont
j’avais perdu tout souvenir.
Voilà comment mes montres périssent, dans le divorce du
temps et de l’attache-temps.
Enfin revoici mon ancienne montre à chaîne, ou montre de
cou, ou montre de gousset, comme on veut, presque aussi vieille que moi.
Inoubliable, celle-ci.
Il suffit de tourner le petit remontoir, et le temps reprend
sa course. L’éternité avec.
Aujourd’hui j’ai cassé ma montre.
Au petit déjeuner, j’ai dit : « Mieux vaut
casser sa montre que casser sa pipe. »
Sourires.
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