samedi 9 février 2013

samedi 9



9/2/13
Histoire vraie (ou presque)

C’est un dimanche après-midi. Le déjeuner de midi se termine, L. s’emploie à la vaisselle. Dans la grande pièce accueillante, cuisine et salle à manger tout à la fois, deux ou trois silhouettes vont et viennent, ouvrent des tiroirs, rangent des ustensiles.
Cela fait de petits bruits, toutes ces choses qui retrouvent leur place.
Un brouillard doux et bleuâtre remplit l’atmosphère.
La vaisselle rangée, L. propose de sortir pour une promenade.
Alors les silhouettes disparaissent dans les murs bleus.

L prend son sac à dos, un cabas et le réfrigérateur.
Il est petit, ce réfrigérateur. Il suffit de le toucher, il devient un jouet.
Monté sur roulettes, L le traîne comme un chariot pour enfant. Ou un chien. Un vrai ou un en peluche, c’est pareil.
L. sort seule de la maison, suit des chemins, tout semble tout droit. Traîner le réfrigérateur ne pose aucune difficulté. L. arrive à l’entrée d’un bâtiment, peut-être une université. Se glisse parmi un groupe de gens très bien habillés.
On s’engouffre dans un couloir obscur ; au bout, on s’assied en rond dans une petite salle.
L. garde à côté d’elle le réfrigérateur-traîneau. S’installe sur une chaise en tenant la ficelle.

C’est une conférence, les gens ont payé. Une dame à lunettes accueille les spectateurs.
L. s’adresse à la dame : « excusez-moi, je suis entrée avec le groupe, par hasard, mais je ne suis pas inscrite, je n’ai pas payé ». La dame : « Cela n’a aucune importance, madame, restez avec nous. Il y a des absents. »
La conférence commence, les gens écoutent très sérieusement, mais cela n’intéresse pas beaucoup L.
Elle s’ennuie.
L. a envie de partir. Se lève discrètement, emmenant le cabas et le sac à dos, mais laissant le réfrigérateur.
L rentre chez elle. S’aperçoit qu’elle a oublié le réfrigérateur.

Alors les silhouettes sortent des murs.
Elles disent : «   eh bien, ce n’est pas grave, la conférence doit être finie, tu peux  retourner le chercher ».
L. repart, reprend le chemin tout droit.
Mais ce chemin-là tourne en rond.
L. ne parvient pas à retrouver le chemin de la conférence. Ni à ramener le réfrigérateur.

Alors L. se réveille. Et s’interroge.
Quel était donc le message du réfrigérateur ?

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