vendredi 15 février 2013

vendredi 15



15/2/13
 
Vous
Vous qui m’êtes si proches
Si différents
Si ressemblants
Faites bien semblant d’être absents
Derrière vos chiens hurlants
Vos palissades grillagées
Vos clôtures barbelées
Abritez vos regards
De ceux qui guetteraient vos yeux
Courbez vos têtes et admirez vos pieds
Cachez-vous donc toujours mieux
Disparaissez à l’arrière
De vos haies d’affreux thuyas géants
Fuyez
Protégez votre monde qui n’intéresse personne
Esprits cadenassés
Arrachez-vous les cœurs
Cloîtrés
Dans vos prisons intérieures
Épiez-vous les uns les autres à l’ombre de vos peurs


Il me vient un pays
Où s’effacent les frontières
Il me souvient un jardin
Où de vieux murs écroulés
Dessinent des ébauches de lisières
Des souvenirs de barrières
Que chacun conserve jolies
Pour qu’elles soient aisément franchies

Où nos regards portaient loin
Jusqu’au vaste terrain
D’un inconnu voisin
A l’autre bout du village

Où chacun abritait ses yeux avec la main
Du coup d’œil taquin d’un soleil incertain
Pour mieux regarder l’étranger
Puisqu’il y avait quelqu’un
Un ou une,
Là-bas, imprécis et lointain
Et lui faire coucou de la main

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