mercredi 20 mars 2013

mardi 19



19/3/13
Je travaille sur un outil appelé « portail décisionnel ».
La confusion des termes noie mon collègue et supérieur hiérarchique. Un outil décisionnel, pour lui, est un instrument permettant de prendre des décisions. Pour d’autres, il suffit d’aligner quelques tableaux statistiques pompeusement nommés « tableaux de bord » pour mériter ce qualificatif, très à la mode dans les espaces creux de la communication administrative.
Même si, au final, il n’y a aucune décision à prendre.
Ce matin, notre échange sur le sujet tourne au dialogue de sourds. Voire de fous.
Chacun parle d’un autre logiciel que celui de l’autre, les deux programmes par ailleurs étroitement associés, dans un jeu de questions réponses. Les mots se ressemblent et se répondent, dans un ballet faussement parallèle.
Il me faudra un peu de temps pour m’en apercevoir.
Je n’ose avouer tout de suite que je ressens un soupçon de bizarrerie dans les propos. Une sorte de brouillage, un tremblement du sens. Une sensation de malaise, cette impression de flouté.
Je regarde dans une paire de jumelles aux oculaires décalés.
Au bout d’un moment, je n’y tiens plus. J’arrête de répondre bêtement aux questions qui s’enchaînent.
Je lance : « Mais de quoi parlez-vous exactement ? »
Arrêt sur image, mise au point, recalage des oculaires.
Ouf.

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