19/3/13
Je travaille sur un outil appelé « portail
décisionnel ».
La confusion des termes noie mon collègue et supérieur
hiérarchique. Un outil décisionnel, pour lui, est un instrument permettant de prendre
des décisions. Pour d’autres, il suffit d’aligner quelques tableaux statistiques pompeusement nommés « tableaux de bord » pour mériter ce
qualificatif, très à la mode dans les espaces creux de la communication
administrative.
Même si, au final, il n’y a aucune décision à prendre.
Ce matin, notre échange sur le sujet tourne au dialogue de
sourds. Voire de fous.
Chacun parle d’un autre logiciel que celui de l’autre, les
deux programmes par ailleurs étroitement associés, dans un jeu de questions
réponses. Les mots se ressemblent et se répondent, dans un ballet faussement
parallèle.
Il me faudra un peu de temps pour m’en apercevoir.
Je n’ose avouer tout de suite que je ressens un soupçon de
bizarrerie dans les propos. Une sorte de brouillage, un tremblement du sens.
Une sensation de malaise, cette impression de flouté.
Je regarde dans une paire de jumelles aux oculaires décalés.
Au bout d’un moment, je n’y tiens plus. J’arrête de répondre
bêtement aux questions qui s’enchaînent.
Je lance : « Mais de quoi parlez-vous
exactement ? »
Arrêt sur image, mise au point, recalage des oculaires.
Ouf.
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