12/3/13
Un jour la neige arriva.
Elle se déposa d’abord discrètement, en fines couches,
saupoudra les branches d’arbres, s’insinua dans les interstices, remplit les
minuscules coins oubliés des balcons et des fenêtres.
Puis de gros flocons collants arrivèrent en troupes denses,
prirent appui sur la couche précédente. Ils colmatèrent les brèches persistantes,
comblèrent les fossés, consolidèrent les fondations de la veille.
La neige enveloppait ses créations, construisait des
barrières, inventait des murets.
Puis le froid durcit les formes blanches, gela la couche
basse, y mêla des cailloux de glace.
Enfin le vent s’installa. Chargé de flocons, il devint
horizontal, enroula des spirales blanches, entourbillonna les espaces vides,
sculpta les amas informes de la neige de la veille, éleva à l’arrière des
buttes des murs qui barreraient les chemins, déforma les paysages, imagina des
labyrinthes blancs pour perdre l’imprudent qui s’y aventurerait.
Le jour s’évanouit dans la nuit blanche.
La neige monta, grimpa aux carreaux, bloqua les volets, calfeutra
les portes.
Un nouveau jour blanc se leva.
Et le monde s’arrêta.
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