vendredi 8 mars 2013

jeudi 7



7/3/13
J’ai commencé la journée de très mauvaise humeur : je deviens depuis quelques semaines une insomniaque récidiviste, consommatrice quasi régulière de somnifères. Pas tous les soirs, non, mais au moins une fois par semaine. J’hésite sur la cause de ses difficultés d’endormissement. S’agit-il de mes tentatives maladroites de peinture qui m’obsèdent ? Ou de mes déficits chroniques de ventilation interne, mes soucis de tuyauterie obstruée qui m’emmènent petit à petit vers des sensations d’oppressement à consonance asthmatique ? Hier soir, il me fut impossible de fermer l’œil. J’ai essayé diverses méthodes. La classique, tout d’abord : j’ai compté les moutons de la prairie, plusieurs fois, et ils étaient fort nombreux, mais je n’en suis pas venue à bout : il fallait toujours recommencer. Malgré l’abrutissement accompagnant cette occupation passionnante, mon cerveau n’avait pas voulu effectuer sa Remise A Zéro quotidienne. J’ai alors tenté la décontraction par respiration abdominale, sans aucun résultat. Puis j’ai exploré des paysages censés détendre mon esprit chaotique, sans parvenir à me concentrer sur ces images plus d’une ou deux minutes. Mon cerveau agité bondissait d’une évocation à l’autre, comme un insecte égaré. Vers une heure du matin, j’ai capitulé et avalé une petite pilule capable de m’assommer plus efficacement que tous mes efforts répétés et décourageants, opération prometteuse d’un lendemain marécageux. Nous y voilà  maintenant, je m’enfonce dans un jour bon-à-rien au goût métallique, un espace lent et cotonneux, noyé d’un mal de tête diffus et incertain.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire