14/3/13
Aujourd’hui fin des questionnaires relatifs à la mémoire
prévus dans les travaux universitaires de M., à propos du lien entre la mémoire
et les émotions.
Depuis l’entretien de la semaine dernière, j’ai longuement
creusé dans ma mémoire, à la recherche de quelques souvenirs précis des
périodes d’enfance et d’adolescence, jusqu’à 18 ans, puis d’adulte, de 20 à 40
ans, tels que l’enquête les réclame. Des souvenirs à caractère neutre sur le
plan émotionnel, surtout. Pour voir.
Je suis restée bredouille. Aucun souvenir qui puisse être
rangé dans cette catégorie dite « neutre » émotionnellement n’est
réapparu. Quant aux autres catégories, « positive » ou
« négative », en prenant plus de temps, j’aurais probablement réussi
à récupérer plusieurs exemples supplémentaires, sans toutefois pouvoir les
dater précisément, ni les illustrer de manière très détaillée.
Je sais aussi que lors de l’entretien, je n’ai pas voulu évoquer certains souvenirs émergents. Encore trop lourds.
L’enquête ne nécessitait heureusement qu’un seul cas dans
chaque catégorie.
Il n’empêche : ma capacité d’oubli se révèle donc
considérable.
J’ai demandé à M si pendant l’enquête certaines personnes
« séchaient » définitivement pour trouver quelque souvenir dans le secteur vide d’émotions de la
mémoire. Elle me l’a confirmé.
Ouf, il y a donc pire que moi.
Il me vient cependant ce sentiment que les conflits répétés
de mon adolescence, puis certains échecs traumatisants de ma vie d’adulte ont
créé des trous gigantesques dans mon tissu de mémoire.
Il y eut tant de choses douloureuses que je voulus
oublier.
Il me semble aujourd’hui que mon esprit s’est livré à des
remises à zéro massives, non sélectives, pour préserver le présent et éviter de
polluer l’avenir.
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