16/05/13
Mes retours de nos séjours hors Normandie sont lents :
le moulin de la pensée prend tout son temps.
Bien que notre chemin soit passé par Vézelay, ce voyage en
Bourgogne ne se voulait pas un pèlerinage religieux, mais hautement symbolique sur
le plan familial. Retour aux sources inconnues.
Et, au grand dam d’une vraie bourguignonne rencontrée, comme
il se doit, à table et devant un verre…nous n’avons pas fait la route des vins.
Il n’empêche. Entre autres émerveillements, j’ai aimé découvrir
que, quelque part dans le jardin d’un petit village, à côté d’une ruine et d’un
terrain recouvert d’herbes folles où des lilas s’épanouissent en grande
sauvagerie, quelqu’un a planté quelques rangs de ceps de vigne. L’un d'eux s’aligne
précisément, comme on dit, en limite séparative de la friche voisine. Pour
l’installer, le planteur ne s’est pas embarrassé, répandant quelque probable
désherbant plutôt chimique sur une assez large bordure dans le jardin oublié.
Mais celui-ci doit produire depuis des dizaines d’années, à profusion,
d’innombrables graines d’herbes indésirables pour celui qui veut cultiver autre
chose que du chiendent.
Je n’aime guère les procédés peu écologiques, mais je devine
que l’auteur de cet épandage ne dispose pas d’autre moyen pour contrer une
menace invasive permanente.
Mieux, j’aurais sûrement agi de même.
J’ignore si le petit monde ainsi livré à lui-même et plutôt
envahissant m’appartient encore un peu, dans l’inextricable et interminable feuilleton
d’un lointain héritage familial pétri d’indivisions et de disparitions, mais je
sais gré au voisin jardinier d’avoir ainsi, à sa manière, réinvesti les lieux.
Sans pouvoir, et c’est dommage, l’en remercier.
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