vendredi 10 mai 2013

Au pays des ancêtres



10/05/13
Me voici de retour de mon autre pays, celui dont je suis issue aussi, celui que j’aime sans l’avoir choisi. Qui m’est cher sans pourtant le connaître. C’est le mien par une branche paternelle, qui ne représente qu’un seul petit quart de mon arbre personnel.
Rien qu’à cause de cette qualité, cette minorité, cette infériorité flagrante, ce pays inconnu valait bien le voyage.
C’est une région verte où l’on mange bien, trop bien, où l’on boit bien, parfois trop, où l’on roule les rrrr en s’engorgeant la voix dans un patois sonore… L’étranger a parfois du mal à suivre le propos, il fait oui de la tête, alors que l’autre continue son histoire en la ponctuant de « oh mais attendez … » Car il y a toujours une suite à l’anecdote.
C’est vrai qu’ils sont bavards, ces gens-là. Mais tellement sympas.
Un pays d’eaux et de forêts. Des lacs, des étangs, des rivières. Des bois, des sapins, des pins, des hêtres. Des forêts. D’immenses tas de bois, partout. Du bois à ne plus savoir qu’en faire. Et des bœufs blancs qui se prélassent dans des prairies fraîches et grasses. Parfois des prés entièrement jaunes, mais pas de colza, non, non, pas de ça ici… Des prés jaunes recouverts …de fleurs de pissenlit.
Oui, je reviens de Bourgogne, car j’ai voulu voir …Pontaubert, département de l’Yonne, village natal de ma grand-mère… et j’ai vu Pontaubert.
Combien me faudra-t-il de temps pour analyser, décortiquer, découper puis réassembler à ma façon, m’approprier toutes ces images, ces paysages, ces rêveries, les pensées et les fantasmes qui se bousculent et étonnent lorsqu’on découvre la terre des ancêtres ?
Devinerai-je ainsi le sens des goûts, des caractères, des personnalités, des humeurs et des destins de ceux grâce à qui, ou à cause de …je suis née, mais qui, disparus trop tôt, ne sont plus là pour les conter ?
Inventerai-je leur vie, à défaut de l’avoir connue ?
Il me plaît aujourd’hui de savoir qu’il me reste du chemin à parcourir de ce côté-là.
Du blé à moudre pour le moulin de la pensée.
 « Celui qui ne sait où il va doit savoir d’où il vient »

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