jeudi 6 juin 2013

6 juin 2013



6/6/13
Hier, audition musicale et conviviale.
Morceaux choisis.

Juste avant le concert.
La petite dame aux yeux bleus, ma voisine du premier chant :
Alors tu es prête, ça va ? 
Moi : Un peu dur car j’ai des journées de travail très chargées. 
La petite dame, un peu oppressante : Allez, il faut assurer, tu chantes en premier !
Puis, grand sourire, regard circulaire autour d’elle .
La petite dame : Ah quel bonheur d’être à la retraite ! Pour autant, je n’ai le temps de rien. Je chante dans deux chorales, je joue du piano, je cours tout le temps !
Moi : Ah que je plains ces pauvres retraités !
Réponse nulle. La petite dame m’agace, alors que je suis déjà très tendue.

Plus tard, après le concert.
Je ne suis pas fière de moi. Mal chanté. Quelques erreurs. Trop stressée.
Nous contemplons l’accordéon de C.
La petite dame : Cela me fait penser à celui de mon grand-père, retrouvé dans un grenier et que l’on m’a donné. Quand je l’ai sorti de sa boîte, je l’ai placé tout de suite comme il fallait, et j’ai aussitôt joué les airs que j’avais appris toute petite, il y a tant d’années.
Moi  admirative :  Oooh bravo !

Plus tard, la petite dame : Tout de même, j’ai laissé de côté l’accordéon car avec le piano et les chorales, cela faisait beaucoup. Et il était trop lourd, celui-là. Je préférais continuer le piano. 
Moi intéressée :  Vous prenez des cours ? 
La petite dame : Oh oui, avec un professeur particulier, à B. Cela fait trente ans que je joue du piano, tous les jours. On fait des auditions, c’est stimulant. Mais il m’est arrivé parfois d’avoir un grand trou noir, comme récemment dans la Suite B de Debussy. 
Moi étonnée : Car vous jouez tout par cœur ?
La petite dame : Oui, bien sûr 
Moi époustouflée :  Quelle mémoire !
La petite dame : Ah vous savez, 15 ans de médecine !
Je m’échappe.

Au fil de la soirée, j’entendrai le récit désolant de M-A, voix de soprane d’une grande pureté, dont le mari vient de déclarer une maladie d’Alzheimer, puis celui, triste, de B, qui s’est crevé le tympan avec un coton-tige, accident stupide (en est-il d’intelligents ?). A demi-sourde, envahie de vertiges et dans l’incapacité de chanter depuis plusieurs mois.

Moi, oreille attentive et propos en miroir.
Suis-je vraiment présente ?

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