19/3/14
G comme Ganagobie
Un jour, il faut gravir la colline du monastère de
Ganagobie.
Y retourner vraiment, ou rêver de s'y rendre.
Reprendre le voyage là où on l'avait laissé.
Inventer la suite.
Parvenu sur le plateau, flâner dans le parc parmi les chênes
verts et les pins.
Y passer la journée entière, prendre son temps.
Se perdre dans les multiples chemins et retrouver le hameau
ruiné, s'il existe encore.
S'émerveiller devant le point de vue sans limite qui termine
l'allée des Moines, juste à côté d'une immense croix blanche.
Contempler le portail festonné de l'église, qu'un arbre
caresse de l'ombre de ses branches.
S'étonner devant les mosaïques rouges, noires et blanches
qui décorent le sol du choeur.
Apercevoir les détours secrets du cloître, derrière la vitre
discrète d'une fenêtre romane, ornée de fleurs.
Ou découvrir l'intérieur du monastère depuis l'intérieur de
l'église.
Se demander ce qui est à l'intérieur, ou à l'extérieur de
quoi.
Dans l'obscurité de l'église, demeurer captivé par la
lumière blanche du cloître.
Distinguer ces frontières, fragiles et légères, entre des espaces clos.
Non, on ne visite pas.
On devinera au loin, là-bas, la robe noire d'un moine
refermant derrière lui la grande porte du monastère.
Ganagobie, c'est ailleurs, c'est un autre temps, c'est un
autre monde.
Quand je serai grande, je reviendrai à Ganagobie.
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